La liberté d’expression artistique est vitale si nous voulons avoir un ouvert en France.
Nous devons continuer à défendre les droits des artistes de créer comme bon leur semble et de repousser les limites. Il faut encourager le débat autour des sujets de controverse.
Il est important d’ouvrir des espaces de débat autour de la liberté d’expression artistique, mais il ne faut pas que cela limite les artistes dans leur espace de création.
Deux principes fondamentaux entrent en jeu quand il s’agit de décider si oui ou non la censure devrait intervenir. Le premier est la neutralité du contenu : on ne peut pas limiter l’expression juste parce qu’un individu, ou même une communauté, est offensé par son contenu. Dans le contexte de l’art, cela veut dire tolérer des travaux que nous pouvons trouver offensants, insultants, ou juste mauvais. Le second principe est que l’expression ne peut être limitée que si elle risque de causer un trouble public direct et imminent ou d’inciter à la violence envers une ou plusieurs personnes. Un exemple classique est de crier au feu dans un théâtre bondé et provoquer une ruée qui risque d’engendrer des blessés ou pire. Et même dans ce cas, la parole ne peut être censurée que s’il n’y a pas d’autre moyen d’éviter le danger (par exemple mettre en place des couloirs d’évacuation spécifiques, prévoir des agents de sécurité en nombre suffisant pour gérer la foule…).
L’art provocant pousse notre engagement à respecter la liberté d’expression dans ses retranchements. Pourquoi devrions-nous refuser la censure quand des scènes de meurtres dominent l’écran de télévision, quand des peuvent être perçues comme des insultes directes aux croyances religieuses de certaines personnes, et quand des œuvres sexuellement explicites peuvent être vues comme une atteinte à la dignité des femmes ?
La réponse est simple, et intemporelle : une société libre est basée sur le principe que chaque individu a le droit de décider quel type d’art il veut, ou ne veut pas, créer ou recevoir. Une fois que l’on autorise le gouvernement à censurer quelqu’un d’autre, nous lui donnons le pouvoir de nous censurer nous aussi, ou quelque chose que nous aimons. La censure est comme un gaz mortel : une arme puissante qui peut vous atteindre aussi si le vent tourne.
La liberté d’expression pour nous-mêmes requiert la liberté d’expression pour les autres. C’est le fondement même de notre démocratie.